Quand la chaise devient un sujet de société

Je viens de reprendre le podcast pour sa 3ᵉ saison déjà ! J’ai appelé ce podcast Un autre chemin est possible en pensant au mien, celui que j’empruntais lors de ma reconversion du salariat vers la naturopathie et le coaching. Avec le recul, ce “chemin” est surtout celui des prises de conscience : il questionne la normalité dans notre société et montre que d’autres choix sont possibles. C’est dans cette idée que je choisis mes invité·es : celles et ceux qui ouvrent d’autres voies.

Ce mois-ci, j’ai proposé à Alexandre Dana de venir parler de son livreLa chaise tue co-écrit avec Victor Fernsing.

Alexandre y dénonce la sédentarité, qui s’est immiscée et banalisée dans nos vies, malgré les risques majeurs qu’elle fait peser sur notre santé (4e cause de mortalité selon l’OMS). En tant que naturopathe, je sais à quel point le mouvement (plus que le sport) est essentiel, il fait partie des piliers de la santé avec l’alimentation et le repos. Mais j’avoue que c’est un domaine où je suis moins exemplaire que pour l’alimentation. Cet épisode m’a vraiment provoqué un déclic personnel. Depuis que je travaille à mon compte, je passe beaucoup plus de temps assise, à la maison. Je privilégie les modes de transports actifs (marche ou vélo) mais il y a des journées où il m’arrive de ne sortir que pour accompagner mon fils à l’école à trois minutes à pied… Mon nombre de pas quotidien est clairement insuffisant.

Je me rends compte que lutter contre la sédentarité est peut-être encore plus difficile que de changer d’alimentation. L’alimentation, c’est un choix conscient, répété plusieurs fois par jour : on décide quoi mettre dans son panier, dans son assiette. Pour ma part, j’ai réussi à sortir des circuits de la grande distribution et à me mettre à cuisiner, et ce changement a fini par devenir naturel. La sédentarité, elle, est beaucoup plus insidieuse. Elle s’impose d’elle-même, parce que nos vies sont organisées autour de la chaise, du bureau, du canapé, de l’écran. C’est la norme par défaut et c’est pourquoi on ne réalise âs que les travailleurs de bureau devraient être reconnus comme exerçant un métier à risque. Bouger ne relève pas seulement d’une décision ponctuelle : c’est un effort constant pour contrer un système qui nous ramène, sans cesse, à rester assis. Mais rien n’est impossible et le livre La chaise tue propose de vraies pistes concrètes.

La marche devient alors un acte de résistance face à une société d’ultra-consommation et d’ultra-rapidité. Oui parce qu’il y un lien direct entre sédentarité, écrans, économie de l’attention et société de consommation. Quand on pense aux géants comme Meta, qui conçoivent des outils pour nous faire passer toujours plus de temps assis devant un écran, on pourrait presque imaginer une taxe, comme on le fait pour le tabac, tant l’impact sociétal est lourd.

Un épisode que je vous recommande vivement et le livre également.

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